[12:60]
Si vous ne me l'amenez pas, vous ne recevrez plus de mesure chez moi, et vous ne m'approcherez plus ".
[12:61]
Ils dirent : " Nous demanderons instamment à son père de le laisser partir ; oui, nous ferons de notre mieux ! "
[12:62]
Joseph dit à ses jeunes servants : " Remettez dans leurs sacs les marchandises avec lesquelles ils nous ont payés, afin qu'ils les retrouvent lorsqu'ils seront de retour dans leur famille ; peut-être alors reviendront-ils ici..."
[12:63]
Une fois de retour chez leur père, ils lui dirent : " O notre père ! On nous refuse la mesure. Pour que nous l'obtenions, envoie notre frère avec nous ; certes, nous veillerons sur lui ".
[12:64]
Il répondit : " Vous le confierai-je tout comme je vous ai jadis confié son frère ? Dieu, il est vrai, est le meilleur gardien ; Il est le plus miséricordieux de ceux qui font miséricorde ! "
[12:65]
En ouvrant leurs sacs, ils trouvèrent les marchandises qui leur avaient été rendues. Ils dirent : " O notre père ! Que désirer de plus ? Voici que nos marchandises nous ont été rendues. Nous irons approvisionner notre famille, nous protégerons notre frère et nous ajouterons le chargement d'un chameau : c'est une charge légère ! "
[12:66]
Il dit : " Je ne l'enverrai pas avec vous tant que vous ne m'aurez pas donné, devant Dieu, la promesse formelle de me le ramener, sauf dans le cas où vous seriez encerclés ". Lorsqu'ils lui eurent donné leur promesse, leur père dit : " Dieu est garant de ce que nous disons ! "
[12:67]
Il dit encore : " O mes fils ! N'entrez pas [dans la cité] par une seule porte, mais entrez par des portes différentes. Je ne puis vous être d'aucune utilité contre Dieu. Le jugement n'appartient qu'à Dieu. Je m'en remets à Lui, et qu'à Lui s'en remettent ceux qui Lui font confiance ! "
[12:68]
Ils entrèrent donc de la façon que leur père leur avait prescrite, ce qui ne leur aurait été d'aucune utilité auprès de Dieu si la chose n'avait eu, dans l'esprit de Jacob, l'importance d'un décret divin. Car Jacob possédait la science que Nous lui avions enseignée ; mais la plupart des hommes sont dans l'ignorance.
[12:69]
Lorsqu'ils pénétrèrent auprès de Joseph, celui-ci prit son (jeune) frère en aparté et lui dit : " Je suis ton frère ; ne t'afflige pas pour ce qu'ils ont commis ".
[12:70]
Après les avoir pourvus de leurs provisions, il plaça la coupe dans le sac de son (jeune) frère. C'est alors qu'un héraut proclama : " O les caravaniers, vous êtes des voleurs ! " Revenant sur leurs pas,
[12:71]
ceux-ci dirent : " Que cherchez-vous ? "
[12:72]
Ils (les Egyptiens) répondirent : " Nous cherchons la coupe du roi : celui qui la rapportera recevra le chargement d'un chameau ; j'en suis garant ! "
[12:73]
Ils (les frères de Joseph) dirent : " Par Dieu ! Vous savez que nous ne sommes pas venus pour semer la corruption dans le pays et que nous ne sommes pas des voleurs ".
[12:74]
Ils (les Egyptiens) reprirent : " Quelle sera donc la punition du voleur, si vous mentez ? "
[12:75]
Ils (les frères de Joseph) répondirent : " Sa punition ? Celui dans le sac duquel on trouvera la coupe vous sera livré en expiation. C'est ainsi que nous punissons les iniques ! "
[12:76]
Joseph commença par fouiller les bagages des autres frères ; puis il fouilla le bagage de son (jeune) frère et en extirpa la coupe. Nous avons suggéré cette ruse à Joseph, car il ne pouvait pas se saisir de son frère, d'après la loi royale et sans que Dieu l'ait voulu. Nous élevons le rang de qui Nous voulons. Au-dessus de chaque savant, il y a l'Omniscient.
[12:77]
Ils (les frères) dirent : " S'il a volé, un de ses frères a aussi volé autrefois ". Joseph garda le secret sur ce qui s'était passé et ne leur dévoila rien. Il dit : " Vous voilà en vilaine posture ! Dieu sait parfaitement ce que vous insinuez ".
[12:78]
Ils dirent : " O Excellence ! Son père est très âgé ; prends l'un de nous à sa place. Nous voyons que tu es un homme de bien ".
[12:79]
Il dit : " A Dieu ne plaise que nous nous saisissions d'un autre que celui chez qui nous avons trouvé notre bien ! Agir ainsi serait commettre une iniquité ".
[12:80]
Désespérant de le fléchir, ils se retirèrent pour se consulter. L'aîné dit : " Ne savez-vous pas que votre père a reçu de vous une promesse formelle devant Dieu et que, déjà, vous y avez manqué autrefois à propos de Joseph ? Je ne quitterai donc pas ce pays avant que mon père ne m'y autorise ou que Dieu ne le décrète pour moi. Car c'est Lui le meilleur des juges. "
[12:81]
Retournez chez votre père et dites-lui : " O notre père ! Oui, ton fils a volé ; nous ne rapportons que ce que nous savons, sans pouvoir nous prononcer sur ce qui est caché.
[12:82]
Interroge les gens de la cité où nous nous trouvions et ceux de la caravane avec laquelle nous sommes arrivés ; certes, nous disons la vérité ! "
[12:83]
Jacob dit : " Mais encore ! Vos âmes vous ont inspiré quelque intrigue. Prenons patience, peut-être Dieu, me les rendra-t-il tous ! Il est, en vérité, l'Omniscient, le Sage ! "
[12:84]
Il dit en se détournant d'eux : " Hélas, pauvre Joseph ! " Et ses yeux blanchirent à cause du chagrin qu'il s'efforçait de contenir.
[12:85]
Ils dirent : " Par Dieu ! Tu ne cesseras pas de penser à Joseph jusqu'à te consumer et jusqu'à en mourir ".
[12:86]
Il dit : " Je me plains seulement à Dieu de ma douleur et de mon affliction, et je sais, venant de Dieu, ce que vous ne savez pas.
[12:87]
O mes fils ! Partez, et enquérez-vous de Joseph et de son frère. Ne désespérez pas de la Bonté de Dieu, car seuls les mécréants désespèrent de la Bonté de Dieu ".
[12:88]
Une fois entrés auprès de Joseph, ils lui dirent : " O Excellence ! Le malheur nous a touchés, nous et notre famille, et nous n'apportons qu'une marchandise de faible valeur. Donne-nous donc une pleine mesure et fais-nous l'aumône. Dieu, certes, récompense ceux qui font l'aumône ".
[12:89]
Il dit : " Ne savez-vous pas ce que, dans votre ignorance, vous avez fait à Joseph et à son frère ? "
[12:90]
Ils dirent : " Est-ce que toi tu ne serais pas Joseph ? " Il répondit : " Je suis Joseph, et voici mon frère. Dieu nous a comblés de Sa faveur. Pour celui qui Le craint et patiente, Dieu, certes, ne laisse pas perdre la récompense de ceux qui font le bien ".